Banque éthique et écologie spirituelle
L'occultisme de la banque éthique
Vous vous demandez certainement ce que fait ce genre d’article sur le blog d’une agence de communication éco-responsable. Je sais que je ne vais pas me faire que des amis en écrivant ces lignes, mais il y a une chose que j’aimerais clarifier à tout prix dans mon positionnement, avant de reprendre le cours normal des choses. Spoiler alert : Je ne suis pas une adepte de “l’écologie spirituelle” prônée par Satish Kumar.
Le marché de la banque éthique
C’était il y a quelques jours, lors d’un webinaire. Un magnifique graphique à l’écran mettait en avant les actions bénéfiques de la banque Nef. La personne qui présentait ce powerpoint soulignait que contrairement aux autres banques, celle-ci ne fait pas de greenwashing et ne finance que des projets à “impact positif”.
Alors directement, une petite ampoule s’allume dans un coin de mon cerveau. Je m’étonne et je vérifie sur internet. Je saisis la requête suivante “Banque Nef et anthroposophie”. Effectivement, c’est bien ce que je pensais. Mes souvenirs étaient bons. La “banque éthique” a un lien avec le mouvement anthroposophique. Elle a fait l’objet de nombreuses saisines auprès de la Miviludes (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires).
Cette “banque éthique” en parle elle-même sur son propre site internet.
Je vous invite à lire l’article en entier pour vous faire votre propre opinion, mais pour faire court la “banque éthique” conteste formellement l’enquête de la Miviludes en tentant d’apporter le discrédit sur certaines formulations du rapport lui-même. Rappelons simplement que le rôle de la Miviludes est de sensibiliser et de lutter contre les dérives sectaires, il s’agit d’une mission interministérielle.
Personnellement, rien qu’à première vue, j’ai du mal à comprendre quels seraient les intérêts de la Miviludes à leur porter des propos diffamatoires. Par contre, j’imagine clairement pourquoi un établissement bancaire met autant d’énergie à se défendre contre ce fameux rapport de la Miviludes. Mais, ce n’est que mon avis.
Une banque éthique et transparente
Lorsque j’évoque mes réticences à ce sujet, le seul argument que je reçois en retour c’est qu’il s’agit du seul établissement bancaire qui soit totalement transparent à propos de ses investissements. Pour moi, c’est un peu faible comme réponse.
Justement, allons jeter ensemble un coup d’œil aux entreprises que propose de financer la « banque éthique ». En quelques clics je trouve rapidement l’information, c’est bien ce que je craignais. Rien que dans la section “Fabricant transformateur” on peut retrouver de l’agriculture biodynamique, dans la section “Éducation et formation” des écoles Steiner-Waldorf, dans la section bien-être on peut voir des masseurs qui d’après leur site propose des “soins énergétiques”. Tout est vraiment sous nos yeux, sur leur site. Effectivement, ils ne s’en cachent pas. J’ai même trouvé ça extrêmement étonnant.
Mais quel est le problème avec toutes ces pratiques ? Certains me demanderont. À mon humble avis, beaucoup trop de choses, mais je vais essayer d’être concise.
Financement de la médecine alternative
Manipulation du patient
Le magnétisme, la médecine traditionnelle chinoise, la réflexologie n’en sont que des exemples ici. Selon moi, mais aussi selon la législation française, on ne peut pas manipuler un patient sans avoir bénéficié d’une formation reconnue. Voici un extrait du guide santé de la Miviludes (p90).
“Le massage effectué à titre professionnel, qu’il soit à finalité thérapeutique ou non, est réservé aux masseurs-kinésithérapeutes, en application des articles L. 4321-1 et R. 4321-3 du Code de la santé publique. Ainsi, tout exercice du massage par des « praticiens » non masseurs-kinésithérapeutes est constitutif du délit d’exercice illégal de la profession de masseur-kinésithérapeute (sanctionné par l’article L. 4323-4 du Code de la santé publique).”
Perte de chance
Ensuite, j’avoue que les “énergies cosmiques”, la “résonance des ondes électromagnétiques”, les “vibrations” qui auraient une influence sur mes “points de résonance énergétique”, personnellement je n’y crois pas. Chacun pense ce qu’il veut et je ne me permettrais pas de juger ceux qui y croient. Mais si ça cause une réelle perte de chance pour le patient, à ce moment-là ça me pose de graves problèmes éthiques.
Malheureusement, avec ce genre de pratique c’est souvent le cas. Rappelons simplement qu’un mauvais diagnostic peut causer un défaut de prise en charge ou un retard en termes de traitement et cela peut porter réellement préjudice à la santé mentale ou physique d’un patient.
Pour faire simple, voici ce que je pense de toutes ces pratiques thérapeutiques : ce n’est qu’un business ! G milgram en parle sur sa chaîne avec une grosse touche d’humour et une bonne dose d’esprit critique. Je suis cette chaîne depuis que je suis tombée sur cette vidéo et depuis j’en suis fane (sortez les popcorn, ça vaut le coup !) :
Antagonisme assumé
Ayant travaillé en pharmacie j’ai pu constater que dans les milieux de la médecine alternative il y avait une vision extrêmement négative de la médecine dite “conventionnelle”. Comme s’il fallait qu’il subsiste une sorte d’antagonisme. Rien que le terme “médecine alternative” en dit long sur ses intentions de se substituer à une vision plus rationnelle.
Ayant une spécialisation en produits de santé à base de plantes, j’ai souvent eu affaire à une clientèle qui avait une vision très idéalisée des produits naturels, presque “sacrée”. J’ai parfois entendu des naturopathes diaboliser les anticancéreux auprès de leurs “patients” et leur prescrire des plantes considérées comme ayant un rapport bénéfice/risque négatif.
Voilà où est le problème à mon sens. Rappelons simplement que ces personnes sont tout simplement dans l’exercice illégal de la médecine.
Erreurs de diagnostic
Personnellement, et ça n’engage que moi, mais même avec mes plus de 500 heures d’études universitaires dans le domaine des produits de santé à base de plantes, jamais je ne m’amuserais à me prétendre médecin. C’est ce que j’estime être “le respect de la vie d’autrui ». Il faut des années de connaissance pour être capable de soigner un patient. Alors quand certaines personnes, après un stage de 15 jours dans les Cévennes, posent une plaque “thérapeute” sur le devant de leur porte, ça me pose de graves problèmes de conscience personnelle. Et je n’ai absolument pas envie de réaliser cette plaque, ni de la financer en ouvrant un livret à cette fameuse “banque éthique”.
Financement de l’agriculture biodynamique
L’agriculture biodynamique est perçue comme “la plus respectueuse de l’environnement”, “plus bio que bio”. En réalité, elle est axée uniquement sur de l’occultisme et de la pensée magique. Elle n’est basée sur aucune preuve scientifique. C’est une croyance qui valorise des pratiques comme “l’astrologie agricole”, ou encore la “dynamisation cosmique”. Fondée par Rudolf Steiner, père de l’anthroposophie, l’agriculture biodynamique s’inscrit clairement dans une démarche non seulement philosophique, mais aussi spirituelle. Lorsque vous achetez un produit issu de l’agriculture biodynamique, sachez tout simplement que ce produit sous-tend tout un mouvement de pensée magico-religieux extrêmement opaque. Lorsque vous choisissez une « banque éthique », vous avez de grandes chances de financer ce genre d’organisation.
Pour vous rendre mieux compte des fondements de l’agriculture biodynamique, je vous invite à regarder cette vidéo proposée par l’AFIS – Association Française pour l’Information Scientifique.
Financement des écoles Steiner-Waldorf
Encore une belle création de notre ami Rudolf (lol). Ces écoles sont toutes orientées vers la même pédagogie : la pédagogie Steiner-Waldorf. Il s’agit de conceptions éducatives basées sur de la pensée ésotérique, la pensée anthroposophique. Vous pensez qu’il s’agit d’une simple école à la pédagogie alternative qui prône le respect du rythme de l’enfant contrairement à la pédagogie dite “conventionnelle” ? Sachez que ça va beaucoup plus loin que ça.
Certes, le milieu de l’éducation comme le milieu de la santé ne sont pas parfait, mais ce que propose l’anthroposophie en réaction n’est absolument pas la “bonne réponse”. Il faudrait selon moi améliorer nos systèmes éducatifs plutôt que de se perdre dans des écoles à la pédagogie extrêmement obscure et formellement opposée à la pensée rationnelle. C’est pourtant ce que propose de financer notre fameuse “banque éthique”
Pour vous permettre de découvrir l’envers du décor fabuleux de la pédagogie Steiner-Waldorf, je vous ai sélectionné une série de podcast qui aura de quoi vous occuper durant 6 bonnes heures ! À savourer ou à dévorer selon les envies. Grégoire Perra nous livre son témoignage non seulement sur les écoles Steiner-Waldorf, mais sur tout le mouvement de l’anthroposophie. C’est pour moi la meilleure façon d’en savoir plus sur ce que peut financer cette “banque éthique”. C’est grâce à ce podcast si cet article est en ligne à l’heure actuelle, alors remercions également Élisabeth Feytit de Méta de choc pour tout son travail.
Pour ceux qui veulent un avant-goût en vidéo de ce que peut aborder ce podcast, je vous ai aussi sélectionné ce documentaire réalisé par la chaîne Spline LND. On y retrouve Grégoire Perra, mais aussi d’autres échos. Vous verrez qu’il y a de quoi réellement s’inquiéter sur ce qu’on trouve dans ce genre de structure, quoiqu’en dise la fédération pédagogie Steiner-Waldorf à la toute fin du documentaire.
La banque éthique et la pensée anthroposophique
D’aucuns diraient que l’anthroposophie n’est qu’une philosophie, qu’elle ne peut pas faire de mal à grand monde. J’imagine qu’ils n’ont pas entendu les témoignages que je viens de vous livrer. J’imagine qu’ils ne connaissent non plus la relation conflictuelle qu’entretient l’anthroposophie avec la Miviludes
Sur la page 35 du rapport de 2021, on peut dire :
“Par rapport aux années précédentes, la MIVILUDES continue de traiter des saisines sur des mouvements identifiés : 99 saisines sur les Témoins de Jéhovah, 33 sur l’Église de Scientologie, 31 saisines sur l’anthroposophie. La Mission interministérielle a également traité 293 saisines concernant la mouvance chrétienne au sens large, dont 106 sur le catholicisme et 168 sur le protestantisme dont 153 sur la mouvance évangélique(24). “
31 saisines, c’est quand même beaucoup pour un simple “mouvement philosophique”. Mais ce n’est que mon avis. C’est en tout cas un bel exemple de ce que propose de financer la “banque éthique”.
La gouvernance de la “banque éthique”
Nous venons de voir que sur le site même de cet établissement bancaire, on trouve rapidement des choses qui posent question. Même si la “banque éthique” prend le contre-pied sur son site internet en se défendant d’avoir tout lien avec l’anthroposophie, nous venons de voir que la réalité est tout autre. Surtout lorsque l’on observe de plus près son organisation, on se dit qu’il y a clairement quelque chose qui ne tient pas la route dans tout ce discours.
Qui sont les dirigeants de son conseil de surveillance ?
- Un auteur de plusieurs ouvrages de développement personnel s’appuyant sur l’anthroposophie qui donne des conférences organisées par la Société anthroposophique en France.
- Un producteur français adhérant au Mouvement de l’agriculture biodynamique et dont certains de ses produits bénéficient d’une labellisation agriculture biodynamique nommée “Demeter”.
- L’ancien patron de Weleda, grande entreprise suisse de cosmétiques fondée par Rudolf Steiner en personne. À rappeler que celui-ci soutient également des activités dans le domaine de la médecine anthroposophique en France.
- Une personne intervenant dans le film « L’Économique, le Juridique, le Spirituel, selon Rudolf Steiner ». Tout est dit dans le titre.
D’autres personnes morales siègent également au conseil de surveillance en tant que partenaires historiques de la banque, comme :
- L’Association Terre de Liens qui œuvre pour enrayer la disparition des terres agricoles, installer une nouvelle génération paysanne et développer l’agriculture biologique, y compris la biodynamie.
- Le réseau Biocoop qui vend des produits de la marque Weleda ou encore des produits labellisés Demeter. Rappelons que Biocoop est soupçonné de complaisance avec l’anthroposophie à cause de différentes publications dans des revues mises à disposition du grand public.
Je pense qu’à ce stade de l’article, vous comprenez mieux les implications de la “banque éthique” dans cette doctrine. Pour en savoir plus, consultez cet article offert par La tribune de Lyon.
Banque éthique et financements verts
Constat
En réalité, il n’y a pas que cet établissement-là qui pourrait figurer dans le tableau des adeptes de Steiner, mais elle reste le fer de lance en France. D’après ce qu’on peut lire sur le site internet de Fair (anciennement Finansol), le label chouchou de la “banque éthique”:
“Pour ce qui concerne le financement d’associations et entreprises solidaires en France, la hausse est tirée, en partie, par les réseaux bancaires (+64 %), et en particulier la Nef qui représente 80 % de ces flux de financements. “
La “banque éthique” est donc le principal contributeur. Pour vous donner une idée de ce que peut représenter Fair (alias Finansol) en terme d’argent :
“En ce qui concerne la collecte des produits labellisés Finansol, il n’a échappé à (presque) personne que l’année a été exceptionnelle, avec une croissance de l’encours qui dépasse les 5 Mds€ en 2021. “
Questionnements
J’avoue qu’en lisant ces lignes, j’ai un peu de mal à réaliser tout ce que ça induit. Cette somme est tellement conséquente que je ne parviens pas à comprendre comment tout ça a bien pu se produire, sans plus de bruit que cela. En quelques clics, toutes les informations sont là, sous mes yeux. Il n’y avait qu’à creuser un peu. La Miviludes alerte depuis des années sur toutes les dérives liées à la “banque éthique”, à l’agriculture biodynamique, aux écoles Steiner-Waldorf, à l’anthroposophie, à la pensée New Age en général et personne ne semble s’en soucier plus que ça.
À ce moment-là précis, je me suis trouvée avec encore plus de questions en tête. Je me suis demandée pourquoi à ce webinaire personne n’a réagi lorsque j’ai évoqué les rapports de la Miviludes concernant cette « banque éthique ». Est-ce que ça paraissait trop gros ? Suis-je passée pour une conspirationniste de la pensée critique ? Est-ce que tout simplement mes amis écologistes sont “imprégnés” par la culture New age ? Suis-je la seule à me poser ce genre de question ?
Banque éthique et racine de la pensée magique
La théorie de l’imprégnation
Au sens éthologique
Voici la définition de l’imprégnation au sens éthologique du terme selon le centre national de recherche linguistique :
“Imprégnation
ÉTHOLOGIE.
Phase du développement comportemental d’un animal au cours de laquelle il s’attache d’une manière plus ou moins définitive au premier objet ou être (généralement en mouvement) qu’il aperçoit. (…) (Biol.t. 2, 1970)”
Je trouve cette image très parlante. Comme si le New age s’était attaché à l’écologie dès sa naissance. Ou peut-être était-ce même l’inverse ? La fameuse histoire de la poule et de l’œuf.
Au sens matérialiste
Une autre définition un peu plus matérialiste, mais tout aussi imagée :
“Pénétration d’une substance (généralement à l’état fluide) dans la matière d’un corps à l’intérieur duquel elle se répand de façon diffuse. (…) (Lar. mén. 1926).
Comme si l’écologie s’était imbibée de pensée magique depuis son plus jeune âge. Comme si l’ésotérisme se répandait insidieusement dans différentes strates au fil du temps.
Avant de rentrer davantage dans mes élucubrations, il faut que je pose un petit peu de contexte. Nous avons vu ce qui se cache réellement derrière la notion de “banque éthique” en abordant des exemples concrets. Explorons ensemble maintenant les fondements de la pensée écologique, puis de la pensée New age. Nous verrons comment l’anthroposophie et le New age sont étroitement liés. Nous tentons finalement de trouver ce qui semble tant relier ces trois univers-là.
L’écologie, un mouvement de pensée
L’écologie, une discipline avant tout scientifique
Le terme « écologie » a été introduit pour la première fois par le biologiste allemand Ernst Haeckel en 1866. Il définissait l’écologie comme « la science des relations des organismes avec le monde environnant ». Ce terme dérive du grec « oikos », signifiant « maison/habitat », et « logos », signifiant « étude/science ».
L’écologie, un mouvement politique
Cependant, ce n’est qu’à partir des années 1930 que l’écologie est devenue un véritable mouvement de pensée. Avec la révolution culturelle des années 1960, ce mouvement a commencé à prendre de l’ampleur et s’inscrire politiquement.
Les années 1960 et 1970 appartiennent à une période marquée par une prise de conscience croissante des problèmes environnementaux mondiaux. Cette époque a vu l’émergence de préoccupations publiques majeures concernant la pollution, la perte de biodiversité, la déforestation, et les risques associés à l’utilisation de pesticides et d’autres produits chimiques.
Au même moment…
C’est dans ce même contexte que s’est largement diffusée la pensée New age. Un contexte chaotique traversé par des guerres, des catastrophes écologiques. Mais ses racines sont encore bien plus profondes. Ça vous dit de creuser encore un peu ? Cela vous permettra de mieux comprendre les éléments de langage utilisés par la “banque éthique”.
Les fondements du New age
Précurseur
L’ésotérisme New age est né à la fin du 19e siècle avec son précurseur : Phineas Parkhurst Quimby. Phineas est un philosophe magnétiseur et adepte du mesmérisme (ou “magnétisme animal”). Selon lui, la maladie n’existe pas. Il n’existe que des symptômes causées par des croyances erronées. Une fois ces croyances vaincues, la guérison devient alors possible.
La nouvelle pensée
C’est ainsi qu’à sa mort est née la “nouvelle pensée”. Cette pensée mêle à la fois extrapolations des découvertes du siècle des lumières (exemple : l’électromagnétisme) et dogmes chrétiens (exemple : l’amour inconditionnel). C’est ce que l’on appelle un syncrétisme. Elle trouve rapidement un écho grâce à des valeurs fortes comme l’empathie.
La loi de l’attraction
Helena Blavatsky co-fonde la société théosophique en 1875 et évoque pour la première fois dans son ouvrage Isis dévoilée les fameuses “lois de l’attraction”. C’est Prentice Mulford qui finalement la théorisera dans son ouvrage « la Loi de La Réussite » en 1887.
Le messie
Jiddu Krishnamurti se disant “libre de toute autorité religieuse” est en réalité vu comme le messie auprès des membres de la société théosophique. Il est toujours actuellement une figure phare pour beaucoup de personnes voulant dénoncer le conditionnement social. Parmi ses punchlines on peut retrouver des choses comme : “L’individu n’est que le produit superficiel d’une culture.”
L’anthroposophie
En 1913, Rudolf Steiner, adepte de la théosophie entre en scission avec le mouvement. C’est ainsi qu’est née l’anthroposophie. Elle ne constitue pourtant pas en soi une révolution, il s’agit simplement d’une base théosophique agrémentée d’une touche de christianisme plus séduisante pour un public plus conservateur. Sans pour autant rejeter toute notion de “progrès technologique”, elle offre une sorte de compromis. Elle se revendique non seulement comme une philosophie, mais aussi comme une science basée sur le pouvoir de l’intuition.
Nouvel age
Alice Ann Bailey utilise très fréquemment dans ses nombreux ouvrages ésotériques le terme “New age”. C’est elle qui contribue dans les années 1930 à sa diffusion. Elle est encore célèbre aujourd’hui dans les communautés New age pour ses mantras. C’est lors de l’après-guerre aux états unis qu’elle trouve surtout son public : une organisation obscure mêlant entre autres théosophisme et observations des OVNIS.
Avènement
Le Matin des magiciens, introduction au réalisme fantastique est un livre de Louis Pauwels et Jacques Bergier publié en octobre 1960 est sans nul doute ce qui a marqué le plus grand tournant pour le New age. Ce livre a rapidement trouvé un écho auprès de la communauté New age, au niveau mondial. Tout y est.
La californie
Après les années 1968 suite à la répression du mouvement Hippie, des figures comme Aldous Huxley fondent une communauté en Californie qui prône l’utilisation du LSD pour un éveil des consciences et une connexion avec le divin.Il s’imprègne davantage du bouddhisme tibétain en prônant entre autres la lecture du livre des morts ou la pratique du Yoga.
Pour en découvrir davantage c’est ici :
Des valeurs communes
Là encore je pourrais m’étendre longuement sur le sujet, mais comme je ne souhaite pas simplement répéter ce qui a déjà été dit, je vous invite fortement à découvrir un épisode passionnant en deux volets consacré à l’éco-spiritualité directement sur le site de Méta de Choc.
J’ai tout de même tenu à utiliser les crédits restants sur mon compte evenlabs avant la fin de mon mois d’essai. Alors je vous ai concocté cette petite vidéo surprise, à vous qui avez tenu tout au long de cet article dédié à la banque éthique ! Voici la suite de mes élucubrations en images.
Pour conclure sur la banque éthique
Je ne compte pas abandonner mes valeurs écologiques. Parce que ce n’est évidemment pas que ça pour moi. Sinon je ne placerai pas cette cause au cœur de mes préoccupations. Et encore moins pour mon entreprise. Je reste avant toute chose une “écolo-socialiste”, mais maintenant, vous savez que je suis également très “matérialiste”. Je ne me reconnais donc pas dans le message de la “banque éthique”.
Je peux m’avérer quelque peu prudente vis-à-vis de certaines structures. Si vous êtes entre autres lithothérapeute, praticien EMDR, kinésiologue ou encore agriculteur en biodynamie, je m’excuse, mais je serais dans l’obligation de refuser de travailler pour le compte de votre entreprise. Et ce pour un souci d’honnêteté. Je refuse également de prendre le risque de financer une idéologie que je ne cautionne pas à travers cette “banque éthique”.
C’est ça qui fait “vraiment sens” selon moi. C’est ça qui aura un “impact positif” à mon sens. Loin de moi l’idée de vouloir mettre tous les oeufs dans le même panier, au contraire. Je veux montrer que c’est possible de s’engager dans une démarche écologique tout en conservant un regard critique.
Entre greenwashing et “banque éthique”, encore une fois, nous “les consommateurs” sommes perdus. Je ne veux pas me rallier à l’une de ces obédiences et encore moins au nom d’une cause qui m’est sincèrement chère comme l’écologie.